Vente directe à l'échelle nationale

En mars 2011 est né le Consorzio Produttori di Campagna Amica, coopérative de services qui soutient ses adhérents dans la mise en avant de leurs produits sous la marque Campagna Amica. Cette marque a vu le jour sous l'impulsion du principal syndicat agricole italien, Coldiretti, qui a créé en 2008 une fondation pour promouvoir le « Made in Italy » sur le marché intérieur. Pour se faire, elle s'est dotée de la marque à ses couleurs, Campagna Amica. Au départ, il s'agissait de recréer et d'identifier des marchés fermiers ayant disparu dans les grandes villes, comme Milan, Turin... et aussi des magasins à la ferme. En revanche, quand l'année suivante des boutiques Campagna Amica se sont ouvertes, le temps nécessaire à l'approvisionnement de ces points de vente, devenait handicapant, d'où l'idée de constituer une coopérative.

1. DES ADHÉRENTS TRÈS CRÉATIFS

Le Consorzio Produttori di Campagna Amica soutient ainsi les producteurs dans leurs circuits courts et héberge un portail web. Un millier d'associés coopérateurs y présentent de façon très détaillée leurs produits disponibles et la quantité minimum à commander. « Hors de question de livrer cinq pots de sauce tomate à l'autre bout de l'Italie », explique Sara Paraluppi, coordinatrice nationale de Campagna Amica. « Nous aidons les agriculteurs dans le descriptif de leurs produits, car rien ne ressemble plus à une confiture qu'une confiture. La concurrence est rude sur le portail, mais au fur et à mesure chacun trouve sa place : en limitant sa zone de distribution, en créant de nouvelles recettes, en allant plus loin dans la transformation de ses produits. Nos adhérents sont très créatifs ! » précise-t-elle. Ils sont ainsi présents sur des marchés qui auparavant leur étaient inaccessibles. La capacité de production de chaque associé coopérateur est contrôlée lors de son adhésion, puis annuellement. Il doit se conformer à la charte de Campagna Amica pour obtenir le label de la coopérative.

2. DES CLIENTS TRIÉS SUR LE VOLET

Le portail compte actuellement 600 références (vins, huiles, viandes, fromages, fruits, légumes, produits cuisinés, pâtes, riz...) livrées par des transporteurs italiens ayant passé une convention avec la coopérative. Trois cents acheteurs sont habilités à accéder au portail internet. Ces acheteurs sont les clients de la coop, pas des producteurs, « ce qui leur garantit d'être rémunérés, même en cas d'insolvabilité du client », précise-t-elle. 70 % de ces clients sont les gérants des 163 boutiques de Campagna Amica. Certaines de ses boutiques sont des magasins de producteurs qui complètent leur gamme avec des produits venant du reste de l'Italie, via la coop. Mais de plus en plus, des magasins franchisés ouvrent dans les villes touristiques.

3. PAS DE PLATE-FORME À GÉRER

Malgré son développement (+ 30 % de clients agréés entre 2012 et 2013), la coopérative n'envisage pas de gérer une plate-forme qui leur semble lourde et onéreuse, peu conforme à leurs valeurs. Les agriculteurs préparent eux-mêmes leurs expéditions, les transports sont optimisés selon la nature des produits et les distances. « L'objectif n'est pas que des petits produits traversent le pays, mais plutôt d'inciter les clients à choisir un miel moins connu produit plus près, justifie-t-elle. En revanche, pour les produits comme les pommes et les oranges, c'est inévitable. »

Nadia Savin